La FHF a présenté au ministre l'enquête RH qu'elle a réalisée il y a quelques semaines. Celle-ci a mis en évidence une dégradation de la situation depuis 10 ans, accélérée avec la crise COVID.
L'été 2022 marque un renforcement significatif de ces tensions dans de nombreux établissements : évalué à 9,9 % en moyenne sur l'année 2021 (soit un point de plus qu'en 2019, avant-crise), l'absentéisme augmente encore.
Pour les seuls hôpitaux publics, en 2022, l'inflation représente un surcoût d'environ 750M€, tandis que les dépenses engagées au titre de la nécessaire revalorisation du point d'indice s'élèvent à environ 1Md€ sur 6 mois pour la fonction publique hospitalière. Enfin, les hôpitaux publics ont assumé des surcoûts COVID importants en 2022 qu'il convient de compenser.
L'ensemble de ces coûts implique un abondement à due proportion de l'ONDAM 2022 à l'occasion du prochain PLFSS.
En effet, la trajectoire d'évolution des ressources des établissements, établie à 2,4% lors des années précédentes et à 2,7% en 2021, hors Ségur et hors mesures relatives à la crise sanitaire, doit être prolongée. A cette trajectoire s'ajouteront nécessairement les effets en année pleine de la hausse du point d'indice, de la mise en œuvre des mesures du Ségur de la Santé et de l'inflation.
Cette trajectoire doit également permettre d'engager des mesures très fortes d'efficacité des dépenses, en accentuant de façon importante les efforts en matière de pertinence des soins et de prévention pour tous les acteurs du système de santé. La FHF a fait des propositions fortes en ce sens, qui prolongent les analyses formulées dans le rapport de l'Assurance maladie sur les charges et produits pour 2023.
Frédéric Valletoux, président de la FHF : « La situation à l'hôpital public s'est dégradée cet été, avec une hausse de l'absentéisme et de nombreuses fermetures temporaires de lits et de services. Les premières mesures mises en places suite à la mission Braun sont des leviers utiles pour limiter les effets de la 7e vague, avec la mobilisation des ARS. Je sais que le Ministre a conscience de l'urgence de prendre des mesures de plus long-terme. Au-delà, l'enjeu des prochaines semaines est budgétaire : nous devons préserver l'hôpital public de mesures d'économies qui seraient délétères, et appelons à ce que le PLFSS pour 2023 compense pleinement les effets de l'inflation, de la hausse du point d'indice et de la mise en œuvre des mesures du Ségur, et les surcoûts COVID».
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