Le Plan Santé présenté par le Gouvernement mardi 18 septembre dernier prévoit la création d'un nouveau métier, celui d'assistant médical. Son rôle : épauler les médecins libéraux et les décharger. En particulier, ceux qui se trouvent en milieu rural ou dans les déserts médicaux. Décryptage.
Afin de transformer le système de santé français, le Gouvernement lance une nouvelle stratégie au profit de la prévention et du patient. Objectifs : gagner du temps médical, trouver une solution aux déserts médicaux et réorganiser les hôpitaux en privilégiant la qualité des soins. Le Plan Santé du Gouvernement prévoit donc 400 millions d'euros supplémentaires pour l'Assurance Maladie, la fin du numérus clausus en deuxième année de médecine et la création de 4000 postes d'assistants médicaux. De nouveaux professionnels dont le rôle est de donner plus de temps aux médecins et par conséquent, aux patients.
La mission des assistants médicaux sera calquée sur celle des assistants dentaires. A mi-chemin entre l'aide-soignant et le secrétaire médical, ils seront notamment en charge de l'accueil des patients et de la préparation avant les consultations, de la prise de la tension ou de la température ou encore de la mesure de la taille, du poids, etc. Le Ministère de la Santé estime que 4 à 5 minutes pourraient être gagnées par consultation et que l'on pourrait ainsi dégager 30% du temps par médecin. Ainsi, un assistant commun à un cabinet regroupant 3 à 4 médecins aiderait à dégager un temps équivalent à un praticien en plus. Les assistants médicaux permettront donc aux généralistes de voir davantage de patients. Une solution pour lutter contre l'engorgement des urgences et le manque de praticiens, notamment, dans les déserts médicaux. Quel en sera le prix ? Selon les syndicats, le coût d'un assistant médical est estimé à 50.000€ par an. Les médecins seront toutefois éligibles à un dispositif de financement sous conditions : exercer dans un cabinet de groupe, être inscrit dans un exercice coordonné et augmenter sa capacité d'accueil de patients.
L'arrivée d'assistants médicaux n'est pas la seule mesure envisagée par le Gouvernement pour mieux faire face au problème des déserts médicaux. Plutôt que d'obliger les jeunes diplômés à s'installer dans une zone où ils ne souhaitent pas exercer, Emmanuel Macron préfère en appeler à la responsabilité des médecins, qu'il encourage à s'organiser en communautés professionnelles territoriales de santé. Les médecins seront donc incités à se regrouper entre professionnels soignants présents sur ces territoires. De quoi mieux se répartir le travail en prenant part aux urgences de jour, dans l'optique de désengorger les hôpitaux. De plus, afin de répondre rapidement aux besoins dans les territoires les plus touchés, le Plan Santé prévoit le recrutement de 400 médecins salariés d'hôpitaux situés en désert médical. Le Ministère de la Santé estime en effet que cette formule de salariat devrait intéresser des volontaires tels que de jeunes médecins débutants ou des praticiens en fin de carrière. Ces professionnels seraient engagés pour une période de 2/3 ans, le temps que les réorganisations locales soient effectives et qu'elles portent leurs fruits.
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