
Le climat économique et l'inflation très faible pèsent sur les budgets d'augmentation en 2015 et forcent les entreprises à revoir en profondeur leur politique salariale.
La dernière enquête de l'Observatoire de la Rétribution Deloitte vient illustrer ce climat : une entreprise sur deux annonce avoir révisé à la baisse ses budgets d'augmentation de 0.3 à 0.5% pour 2015.
Plusieurs tendances se confirment dans ce questionnaire administré de plus d'une centaine de sociétés(1), représentant plus de 250 000 salariés :
(1) Questionnaire en ligne administré du 15 décembre 2014 au 15 janvier 2015
Les principaux résultats de cette enquête sont détaillés dans les pages suivantes :
Les budgets d’augmentation 2015 marquent le pas
Les budgets d’augmentation 2015 sont extrêmement prudents et en deçà de ce qui était prévu dans la dernière étude (août 2014).
Constat : des budgets de l’ordre de 1,85% pour la population non-cadres et 1,90% pour la population cadres, soit une baisse de 0,1 à 0,2 point.
Cette tendance à la baisse est en ligne avec une inflation très faible en 2014 [+0,5%(2)] et qui a été revue à la baisse tout au long de l’année.
Le niveau d’inflation force les entreprises à revoir leurs pratiques d’augmentation, en particulier d’augmentation générale. Maintenir des augmentations générales en l’absence d’inflation peut être un geste d’apaisement social mais marque une décorrélation de l’augmentation générale avec le maintien du pouvoir d’achat.
C’est un nouveau paradigme, dans lequel les entreprises ne peuvent plus appliquer les régles et les habitudes d’hier.
(2) Source INSEE : Inflation moyenne sur 12 mois : 0,5% - Inflation décembre 2013 à décembre 2014 : 0,1%
Des budgets légèrement différenciants
La dispersion des pratiques d’augmentation est légèrement plus marquée que les années précédentes et montre que certains secteurs restent toujours dynamiques (en particulier les secteurs de l’énergie et de l’assurance).
Comme en 2014, l'enquête fait apparaître un écart de 0.4 à 0.5 point dans les pratiques d’augmentation entre les grandes et petites organisations pour les populations non-cadres et cadres.
Cela s’explique par des leviers dont disposent les grandes organisations pour piloter et flexibiliser leur masse salariale (turnover, effets d’effectifs, effet Noria, GVT…).
Parallèlement, près de trois entreprises sur dix souhaitent mettre l’accent sur une population en particulier pour le prochain cycle d’augmentation : les bas salaires, hauts potentiels et jeunes diplômés se retrouvent principalement sur le podium.
La revalorisation des bas salaires est mise en exergue par six sociétés sur dix.
Une progression de l’individualisation des augmentations et des différences de pratiques par population
Comme le confirment les études de l'Observatoire de la Rétribution depuis plusieurs années, la baisse des augmentations couplée à la nécessité de fidéliser les collaborateurs les plus performants, obligent les entreprises à allouer principalement des augmentations individuelles aux cadres : plus de de la moitié des sociétés (54%) déclarent pratiquer uniquement des augmentations individuelles pour les cadres. La population des non-cadres n’échappe pas à cette tendance de fond, cependant les proportions restent moindres (41%).
En cas d’augmentation individuelle et générale, plus de la moitié de l’enveloppe reste affectée à l’augmentation générale pour les non-cadres (52%).
Cette part d’augmentation générale est légèrement moins forte pour la population cadre (46%).
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