Le terme d'infirmière Asalée est de plus en plus évoqué. Ce dispositif, mis en place il y a plus de 15 ans pour améliorer la prise en charge des patients atteints de pathologies chroniques, est pourtant méconnu. Vous souhaitez en savoir plus sur le sujet ? On fait le point.
Créé en 2004, le dispositif Asalée (acronyme d'Action de santé libérale en équipe) est très largement développé dans les maisons de santé pluridisciplinaires. Il repose sur la coopération entre les médecins généralistes et les infirmiers libéraux. Concrètement, le but est de déléguer aux infirmiers des actes médicaux et d'accompagner les patients en équipe afin de leur garantir une meilleure prise en charge.
Une infirmière Asalée est donc une professionnelle de santé intégrée au processus du même nom. Ses missions, qui relèvent normalement de l'activité médicale, sont variées : conseils d'hygiène de vie, dépistage de certains cancers, tests de mémoire, réalisation d'électrocardiogramme, sevrage tabagique, examen des pieds, mesure de la respiration, prescription d'examens biologiques... Dans le cadre du suivi d'un patient atteint de diabète par exemple, le rôle de l'infirmière Asalée est de suivre l'évolution de la maladie, mais également de proposer des méthodes pour retrouver un bon équilibre alimentaire.
Les patients bénéficiant des services d'une infirmière Asalée profitent de plusieurs avantages, tout d'abord d'un meilleur suivi, en particulier s'ils se trouvent en milieu rural ou dans un désert médical. En effet, le dispositif facilite l'accès aux soins dans les territoires. Il permet aussi de fluidifier les parcours des patients, de faire gagner du temps aux praticiens et de valoriser de nouvelles compétences paramédicales. A côté de cela, le contact est parfois plus facile avec une infirmière qu'avec un médecin, notamment grâce à un accompagnement plus individuel et à l'instauration d'une relation de confiance.
Le dispositif « Action de santé libérale en équipe » existe depuis 2004 et a été lancé dans les Deux-Sèvres, à l'initiative d'un médecin généraliste, le Dr Jean Gautier. L'expérimentation est ensuite devenue régionale quelques années plus tard en 2009, puis nationale à partir de 2012. A noter que le dispositif bénéficie de financements spécifiques de la part du gouvernement et de l'Assurance maladie.
Le métier d'infirmière est bien souvent une vocation. Pour autant, les conditions de travail sont parfois difficiles, notamment dans le milieu hospitalier. Fort de ce constat, de plus en plus d'infirmières font le choix de se reconvertir. Certaines décident simplement de changer de structure, d'exercer en clinique, en EHPAD, dans l'armée ou encore dans le milieu carcéral. D'autres se tournent vers le libéral ou encore vers les cabinets médicaux, via le dispositif Asalée.
Les personnes souhaitant devenir infirmières Asalée doivent apprécier le travail d'équipe. Il faut candidater auprès de l'association Asalée en justifiant d'une expérience professionnelle minimale de 3 ans. Il est important que le secteur ciblé soit validé par l'ARS et qu'il dispose de médecins volontaires déjà recrutés.
Les infirmières Asalée sont directement formées par l'association lors de leur embauche. La formation comprend plusieurs modules : pathologies, ETP (éducation thérapeutique du patient), logiciel de gestion, compagnonnage... Dans ce cadre, la profession d'infirmière Asalée se différencie de celle d'infirmière en pratique avancée (IPA), qui doit suivre une formation universitaire de 2 ans débouchant sur l'obtention d'un diplôme d'état et d'un grade de master.
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