A l'occasion de la diffusion ce 7 septembre sur France 2, dans le magazine Envoyé Spécial, d'un reportage intitulé « Hôpital public : la loi du marché », la Fédération hospitalière de France (FHF) entend faire entendre la voix de la communauté hospitalière et rétablir un certain nombre de vérités. Nous partageons le constat du manque de moyens à l'hôpital public et dénonçons régulièrement son impact sur la qualité de vie des équipes et la menace sur la qualité des soins. En revanche, les racourcis et caricatures doivent être évités tant la situation de notre système de santé est complexe et tant les situtations individuelles ne peuvent être érigées en généralités.
Un manque de moyens certain clairement identifié par les Français
Qu'aujourd'hui l'hôpital public manque de moyens est un constat partagé par l'ensemble des acteurs de santé comme par les Français. Ainsi, pour 83% d'entre eux l'hôpital est en danger car il manque de moyens (84 %) selon les résultats d'un sondage commandité par la FHF à l'institut Odoxa en 2016. Ce constat n'est malheureusement pas nouveau et la Fédération Hospitalière de France a régulièrement pris des positions fortes pour que les mesures d'économies demandées aux hôpitaux publics (plus de 2 milliards d'euros ces quatre dernières années) soient accompagnées de mesures de réorganisations fortes et courageuses, faute de quoi la situation des établissements ne feraient que se dégrader. Malheureusement, les gouvernements ont continué à demander plus aux hôpitaux, sans leur donner les moyens d'accomplir les efforts attendus.
Malheureusement, l'approche choisie par le magazine Envoyé Spécial transforme des réalités complexes en autant de caricatures parfois blessantes pour les acteurs engagés du service public.
N'oublions pas les fondamentaux et les spécificités de l'hôpital qui en font le service public préféré des Français
En premier lieu, on ne peut que regretter que le reportage ne mette pas en avant les forces ni les spécificités de l'hôpital public qui en font un service public unique en France. Rappelons à ce titre que les hôpitaux publics réalisent ainsi 80% des prises en charge complexes, accueillent 98% des patients polytraumatisés, 80% de l'activité psychiatrique, 82% de l'accueil des enfants de moins de 4 ans, 68% de l'accueil des plus de 75 ans, accueillent 92% des plus démunis, assurent 90% des gardes médicales et 100% de la réponse aux crises sanitaires. Lors de la vague d'attentats qui a endueillié notre pays, les hospitaliers publics ont répondu présents et leur professionnalisme a été unanimement salué. Autant de réalités qui expliquent aujourd'hui la colère de la communauté hospitalière devant ce reportage à l'approche simpliste.
En outre, la FHF rappelle que la situation n'est pas inéluctable mais repose sur des choix politiques clairs et majeurs. Ainsi, lors de sa conférence de rentrée, le 29 août dernier elle faisait état de relations avec le nouveau pouvoir politique basée sur l'écoute et le respect mutuel mais faisait part de nombreux sujets d'inquiétudes alors que l'hôpital public doit faire face à de nombreuses réformes depuis plusieurs années dans un contexte économique particulièrement contraint.
Quid de gestion des ressouces humaines dans les hôpitaux : des équipes engagées trop fortement soumises aux contraintes budgétaires
Depuis l'année dernière, la FHF qui est mobilisé sur les questions RH réalise un baromêtre (les résutats 2017 seront communiqués en octobre 2017). Ainsi en 2016, elle a interrogé avec le cabinet Obéa près de 274 directeurs et il en est ressorti des constats forts qui sont autant d'appels à des propositions de réforme afin d'améliorer la qualité de vie au travail et par là-même les conditions de prise en charge des patients.
Stop à l'hôpital bashing qui détourne l'attention des vrais problèmes et de la recherche de solutions. Plus que jamais, Frédéric Valletoux, président de la FHF rappelle que si l'hôpital public prend soin de chacun de nous, nous devons aussi prendre soin de lui.
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