A la veille de la 22ème édition de la Journée mondiale Alzheimer, France Alzheimer et maladies apparentées lance son « Appel du 21 septembre » ! Pour l'Association de familles créée il y a tout juste 30 ans, il y a aujourd'hui urgence à agir en faveur des aidants de personnes malades, au risque de devoir répondre d'un délit de non-assistance à personnes en grand danger !
4.3 millions d'aidants accompagnent au quotidien une personne atteinte par la maladie d'Alzheimer (ou une maladie apparentée). Un chiffre en constante progression et qui devrait continuer à croître dans les années à venir, parallèlement à l'augmentation du nombre de personnes malades. Plus de 2 millions prévues en 2020 !
L'épuisement prend deux formes principales :
L'équation de la maladie pour les aidants est donc aujourd'hui la suivante :
Fatigue physique + Fragilité psychologique + Rupture des liens sociaux + Difficultés financières
=
30% des aidants décèdent avant leur proche malade
« Pourtant, les solutions d'aide et de répit qui sont aujourd'hui proposées aux aidants apparaissent disproportionnées par rapport à la triple peine physique, psychologique et matérielle qui pèse chaque jour sur eux ».
Joël Jaouen, président de France Alzheimer et maladies apparentées
Le répit, ou comment prévenir l'épuisement des aidants ?
Face à cette situation d'urgence, il est temps de répondre à l'appel au secours lancé par des millions d'aidants en attente de soutien. Une demande ô combien légitime qui peut trouver réponse dans l'offre de répit. Une offre destinée à permettre aux aidants de s'octroyer des temps de pause et de détente afin de prévenir leur épuisement physique et psychique.
Ainsi, des solutions ont été développées dans le cadre du Plan Alzheimer 2008-2012. Elles prennent aujourd'hui diverses formes : renforcement de l'accompagnement à domicile (services d'aide et de soins à domicile...), accueil temporaire dans des structures d'hébergement (unités d'hébergement renforcé...), accueil multimodal dans des établissements spécialisés (plateformes de répit, accueil de jour, accueil temporaire, accueil séquentiel...).
« Malheureusement, ces structures et dispositifs sont insuffisants et répartis de façon hétérogène sur l'ensemble du territoire national. La question financière est également un frein à l'accès à ces solutions de répit : beaucoup de familles n'ont pas les moyens d'offrir à leur proche l'accès à ces dispositifs. Or, sans capacité de financement, les structures créées ne sont que des coquilles vides », constate Joël Jaouen.
Quid du Plan maladies neurodégénératives 2014-2019 présenté il y a un an ?
Structuré autour de 96 mesures, ce nouveau Plan de santé publique nourrit de fortes ambitions. Il prévoit notamment de poursuivre nombre de mesures amorcées dans la cadre du Plan précédent. France Alzheimer et maladies apparentées, ayant constaté le bénéfice de celles-ci auprès des personnes malades et de leurs aidants, ne peut que s'en réjouir. Elle conserve néanmoins de vives réserves quant aux objectifs fixés et moyens alloués :
« Ce constat démontre parfaitement que les aidants sont aujourd'hui les parents pauvres des politiques publiques relatives à la maladie d'Alzheimer. Ce constat est alarmant car oublier d'aider l'aidant, c'est oublier d'aider la personne malade. Tout le monde le sait. Surtout les premières concernées. 75% des personnes malades qui ont répondu à notre sondage « La parole aux personnes malades », déclarent avoir pleinement conscience du rôle crucial joué par leur aidant » rappelle Joël Jaouen.
Le projet de loi d'adaptation de la société au vieillissement, discuté cette semaine en 2e lecture à l'Assemblée nationale est-il plus encourageant ? Pas vraiment... S'il amorce pour la première fois une reconnaissance légale du rôle des aidants et prévoit la création d'une aide au répit, il n'en reste pas moins « très flou » quant aux moyens et aux modalités de mise en place des dispositifs. Preuve en est avec l'article n°36 qui prévoit une aide maximale de 500 € par an au bénéficie de l'aidant afin qu'il finance l'accueil de son proche malade dans les dispositifs de répit: accueil de jour, hébergement temporaire, aide à domicile renforcée... Or, les conditions d'obtention de cette aide, très restrictives, tout comme son montant, dérisoire, limiteront son efficacité. Sur les 645 millions d'euros dévolus au financement de la loi, seulement 80 millions d'euros seraient dédiés aux mesures concernant les aidants.
L'appel à la responsabilité citoyenne
Mais alors, est-il responsable de penser que la prise en charge des personnes malades doit continuer à reposer sur la seule solidarité familiale ? Pour beaucoup, il serait facile de répondre par l'affirmative.
Pourtant, l'Association en appelle à la responsabilité citoyenne de chacun d'entre nous, afin de mieux soutenir les aidants et ainsi éviter le délit de non-assistance à personnes en danger :
Car rappelons-le la maladie nous concerne malheureusement tous.
Agissons tous ensemble pour le bien commun !
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