La start-up Progelife a signé un accord de licence avec Aquitaine Science Transfert pour l'exploitation exclusive de la technologie issue du projet INHNOX, dans le domaine de la santé. Cette licence permettra à Progelife de développer, obtenir les autorisations réglementaires, fabriquer et commercialiser des produits de santé. Ils concernent le traitement de certains cancers comme celui de la peau ou encore certaines pathologies rares telles que xeroderma pigmentosum*, ainsi que des produits de dermocosmétique pour la prévention et le traitement du vieillissement cutané.
Bientôt parvenu au terme de sa maturation, ce projet a fait l'objet d'un co-développement entre ses inventeurs au sein de l'équipe de dermatologie du Dr Hamid Rezvani et du Pr Alain Taïeb du laboratoire de l'université de Bordeaux / INSERM « Biothérapies des maladies génétiques et cancers », dirigée par le Professeur Hubert de Verneuil, et l'équipe scientifique de ProGeLife, cofondée et dirigée par Christophe Hubert. En parallèle de l'établissement de la preuve de concept par le laboratoire, la société Progelife a initié le développement industriel du projet.
La technologie repose sur des peptides de petite taille, inhibiteurs de l'enzyme NOX1, ciblés à partir d'un travail expérimental sur une maladie rare, le xeroderma pigmentosum, qui fait partie des maladies prises en charge au Centre de Référence pour les Maladies Rares de la Peau du CHU de Bordeaux, dirigé par le Pr Taïeb. L'activation de NOX1 intervient à deux niveaux, dans le déclenchement des cancers mais aussi dans la persistance des tumeurs. Les applications thérapeutiques de ces peptides seront la prévention et le traitement de ces cancers, en particulier au cours du xeroderma pigmentosum, maladie pour laquelle l'équipe dermatologie a obtenu le label EMA « médicament orphelin » en 2014.
Les avancées du projet sont très encourageantes car le peptide inhibiteur de NOX1 a des effets antivieillissement cutané très marqués sur modèle animal, avec des résultats très prometteurs obtenus en parallèle pour la photoprotection vis à vis des rayonnements ultraviolets.
Pour Christophe Hubert, Directeur Général de ProGeLife, la stratégie est « de développer des solutions thérapeutiques pour lutter contre les maladies rares du vieillissement et décliner ces applications pour des pathologies plus fréquentes dans la population générale ». Christophe Hubert ajoute : « Avec cet accord, notre objectif est de développer un produit thérapeutique innovant à base du peptide anti-NOX1 pour l'indication xeroderma pigmentosum type C, indication pour laquelle aucun traitement n'est disponible actuellement ».
La Fondation Maladies Rares a joué un rôle déterminant. Pour Nicolas Pineau, responsable régional, « La Fondation Maladies Rares a parfaitement joué son rôle ; elle a détecté le projet et a permis son émergence en collaboration avec Aquitaine Science Transfert pour accélérer son développement ».
Maylis Chusseau, Présidente d'Aquitaine Science Transfert : « La collaboration entre l'université de Bordeaux, l'INSERM, ProGeLife et Aquitaine Science Transfert est encore un bel exemple de transfert en partenariat mené avec la SATT Aquitaine. Notre contribution a porté sur la stratégie de propriété intellectuelle, la négociation du partenariat et de la licence avec ProGeLife, jusqu'à l'investissement dans la preuve de concept pour un montant total de 279 000 euros, dans le but de lever au maximum les risques liés à la faisabilité du produit. C'est une concrétisation qui valorise la recherche publique et une réelle opportunité pour ce nouveau peptide inventé par l'équipe de Dermatologie ».
Pour l'INSERM et l'université de Bordeaux, le Professeur Alain Taieb se déclare « ravi de voir aboutir ce partenariat et se félicite de ce travail collectif, basé sur les résultats des inventeurs sur ce groupe de peptides dont les applications thérapeutiques à court terme se rapprochent à grands pas. C'est le début d'un beau projet destiné à apporter des soins innovants dans le domaine des pathologies de la peau, et une récompense pour la recherche publique qui voit son travail valorisé par Aquitaine Science Transfert® et ProGeLife ».
* Le xeroderma pigmentosum, connue sous le nom de « maladie des enfants de la lune », est une maladie grave et rare, d'origine génétique. Elle se caractérise par une sensibilité excessive de la peau au soleil, des troubles oculaires et un risque élevé de cancer de la peau ou des yeux. Il n'existe à l'heure actuelle aucun traitement. Le seul moyen de lutter efficacement contre le xeroderma pigmentosum est de protéger la totalité du corps des rayons ultraviolets (UV). Les mesures de protection sont coûteuses et contraignantes : le malade est confiné chez lui pour empêcher tout contact avec les rayons UV.
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