En 2016, la Mutualité française Loire - Haute Loire SSAM, membre du Groupe Eovi Mcd Santé et Services, lançait dans ses Etablissements d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD), un projet de recherche « Marche rapide en EHPAD », avec le soutien de la Fondation Bennetot.
Les résultats préliminaires montrent qu'après 6 mois d'entrainement, 3 fois par semaine, l'adaptabilité cardiaque des personnes âgées s'améliore de 58.3% et la force musculaire augmente de 16.8%. Pratiquée régulièrement, la marche rapide semble efficace pour améliorer l'activité cardiovasculaire du sujet âgé vivant en EHPAD. Elle permet de diminuer les risques de mortalité et contribue à améliorer l'état fonctionnel du résident.
Le système nerveux autonome est responsable du maintien des constantes physiologiques de l'organisme, telle que la fréquence cardiaque et la tension artérielle. Avec le vieillissement, la baisse de son activité coïncide avec la survenue des accidents cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral) l'augmentation des comorbidités (maladies cardiaques, pulmonaires, articulaires ou neurologiques), et la perte progressive d'autonomie. Pour prévenir cette baisse, l'activité physique joue un rôle prépondérant, mais reste encore trop peu pratiquée dans les institutions d'accueil pour personnes âgées.
Dans cette optique, la Mutualité française Loire - Haute Loire SSAM a lancé dans ses EHPAD un projet de recherche « Marche rapide en EHPAD », dans le cadre du Gérontopôle Régional de Saint Etienne, avec le soutien de la Fondation Bennetot et l'association Aire, et en partenariat avec l'équipe d'accueil du système nerveux autonome (EA SNA EPIS 4607) de l'Université Jean Monnet de Saint Etienne et le service de physiologie clinique et de l'exercice du CHU de Saint Etienne.
Ce projet a pour principal objectif d'évaluer l'effet de la marche rapide sur la réactivation du système nerveux autonome des sujets âgés vivant en EHPAD. Est également mesuré l'effet d'une stimulation non invasive du nerf vague (stimulation au moyen d'un appareil se plaçant dans l'oreille) après la séance d'entrainement, au repos. Celle-ci devrait optimiser la séance de marche rapide en accélérant la récupération.
Pendant 9 mois, les sujets répondants aux critères d'inclusion, s'entrainent sous l'égide d'un enseignant en activité physique adaptée à raison de 1 à 3 séances de marche hebdomadaires. Une partie des sujets bénéficie d'une neurostimulation vagale de deux heures après chaque séance. Les participants passent des évaluations physiques et cognitives tous les 3 mois auprès de professionnels de santé (médecins, neuropsychologues) afin de mesurer les bénéfices de l'activité physique.
A travers ce projet, la Mutualité française Loire - Haute Loire SSAM et le groupe Eovi Mcd Santé et Services souhaitent expérimenter des prises en charge nouvelles pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées accueillies dans leurs établissements.
LE PROJET DE RECHERCHE
100 résidents volontaires vivant dans les 11 EHPAD gérés par la Mutualité française Loire - Haute Loire SSAM participent à cette étude.
Cet essai de soins de prévention est randomisé en 5 groupes de 30 sujets sur une durée de 2 ans. Le protocole d'entrainement dure 9 mois :
Des tests d'évaluation ont lieu à l'inclusion, et après 3 mois, 6 mois et 9 mois d'entrainement :
Après 6 mois d’entrainement, l’adaptabilité cardiaque est améliorée de 58,3% pour le groupe entrainé 3 fois par semaine et se stabilise les trois mois suivants. La force musculaire augmente également de 16,8% pour le groupe entrainé 3 fois par semaine et se stabilise ensuite.
En pratique, L’activité physique permet un regain de tonus du SNA. Elle contribue à réajuster la balance + (augmentation de la fréquence cardiaque à l’exercice) – (diminution de la fréquence cardiaque au repos) et améliore ainsi l’activité cardiovasculaire avec un effet dose-réponse de l’entrainement.
Elle contribue à ralentir la perte d’autonomie liée au déclin des capacités fonctionnelles et cognitives du sujet âgé fragile institutionnalisé.
En poursuivant l’étude encore une année, nous comptons démontrer que la marche rapide en EHPAD donne des années à la vie avec une augmentation de l’espérance de vie et de la vie aux années avec une amélioration de l’autonomie et de la qualité de vie.
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